Okay, Houston, we have had a problem here!

Mais non, je n'ai pas eu de problème (enfin pas pour l'instant): les gens très cultivés auront reconnu la célèbre phrase prononcée par l'équipage d'Appolo 13 suite à la perte d'un réservoir d'oxygène. Les amateurs de cinéma se seront peut-être dit "tiens, elle s'est trompé et veut sans doute écrire "Houston, we have a problem!". En fait, la phrase d'origine est bien "OK Houston, we have had a problem here" (on peut retrouver le transcript de la nasa ici), mais Hollywood s'en est ensuite mêlé et a reformulé (très) légèrement pour le film Apollo 13. 

Dans ce post, je triche un peu avec la chronologie de mes aventures houtonniennes puisque je vais vous raconter la visite de la Nasa que j'ai faite lors de mon dernier séjour, mais faute de temps, je n'étais pas venue au rapport. Bref, n'étant pas sûre de revenir au Texas de sitôt (naïve que j'étais), je ne pouvais pas quitter Houston sans visiter le musée de la Nasa. J'ai donc pris la route le dimanche matin, de très bonne heure car je redoutais un peu une nouvelle panne de voiture, et surtout, je voulais arriver au musée dès l'ouverture pour me ménager une après-midi de travail par la suite.

J'ai commencé par visiter les bureaux de la Nasa en petit train . Bon, le dimanche, c'est un peu mort, on dirait un campus fantôme, mais le petit train nous passait de la musique de film, donc j'avais malgré tout l'impression de vivre une aventure palpitante. Et puis j'ai quand même visité une vraie salle de contrôle qui a servi à certaines mission spatiales, et c'est assez impressionnant de se dire que depuis cette salle, on peut voir et contrôler des navettes qui vont si loin.

Le petit train nous a ensuite emmenés dans un grand hangar abritant un lanceur de navettes: je n'ai pas tout compris comment ça marchait, mais la taille de l'engin et la complexité des circuits nécessaires imposent le respect.

 

Ha oui quand même...

 Notons l'importance du bétail au Texas; il y a même des vaches sur le terrain de la Nasa!

La visite de la Nasa terminée, je suis retournée au musée. Comme dans certains musées que nous avions visité en Californie avec Emmanuel, la forme est extrêmement soignée: les supports pédagogiques sont de toute beauté, modernes, inventifs, avec même des effets spéciaux: par exemple, un film illustre le lancement d'une navette sur un très grand écran, avec une sonorisation extraordinaire et des jets de fumée en direction du public comme si on y était. Mais à côté de ça, on ne va pas franchement au fond des choses: les explications restent du domaine de l'anecdote et la science est joyeusement mélangée à la science fiction.

Un magnifique diorama à l'échelle 1... qui n'apporte pas grand chose

Par exemple, j'ai appris, que pour faire pipi dans l'espace, il faut mettre une ceinture de sécurité, que dans 1m3 de sol lunaire, il y a tous les éléments chimiques pour faire un menu big mac ou encore que l'hélium pourrait être une source d'énergie formidable et que grâce à ça, on pourrait faire des fermes lunaires dans le futur. Mais je n'ai pas trouvé un mot pour m'expliquer comment une fusée qui a atterri sur la Lune re-décolle pour rentrer sur Terre (il faut un tel bazar pour lancer une fusée depuis la Terre que je me demande comment ils font depuis la Lune où il n'y a pas autant d'équipement).

Non, cette photo n'est pas mal orientée: il n'y a pas de gravité dans l'espace,

donc on peut prendre sa douche dans n'importe quel sens

à condition de bien utiliser la cabine de douche appropriée...

Lors des nombreuses projections, on voit des images mais on ne sait pas trop si ce sont des vraies images ou des reconstitutions (certaines images montrent l'extérieur de navettes spatiales, j'y crois moyennement: je ne pense pas que la Nasa envoie deux navettes: une qui fait le boulot, et une autre pour filmer la première!)

Un autre genre de confusion... 

Et pourquoi pas Adam et Eve au milieu des dinosaures?

Ah zut, c'est déjà fait... (Adam chassait-il les dinosaures à coups de sabre-laser? )

Ceci étant, l'aspect historique est plutôt bien traité, de la toute première fusée aux dernières missions. L'aspect humain est également une composante importante de la visite: on sent bien que la conquête spatiale est avant tout une aventure humaine qui ne s'efface pas derrière les prouesses technologiques. On décrit les astronautes (ainsi que tous ceux qui portent cette aventure) comme des gens lucides qui connaissent les risques de leur métier, mais qui avancent malgré tout et ne renoncent pas malgré les échecs comme Columbia ou Challenger. C'est une morale un peu dégoulinante de bons sentiments, mais ça m'a regonflée à bloc pour attaquer mon boulot de l'après-midi!

La fin de la visite a été beaucoup plus légère: j'ai mangé une crème glacée d'astronaute (c'est à dire déshydratée, présentée sous la forme de petites billes) et j'ai touché la lune (enfin une pierre ramenée par la mission Apollo 17) .

La crème glacée de l'espace (c'était pas bon...)

Hé oui, c'est bien moi!