mercredi 12 juillet 2017

Escapade à Stavanger

Un mois après mon passage à Manchester, j'ai eu l'occasion de me rendre à Stavanger pour le travail (je travaille pour un client libyen, qui achète du matos au Royaume-Uni pour aller le faire installer par un prestataire norvégien: il faut suivre...).
J'ai eu beaucoup de chance de faire ce déplacement car, je remplaçais un collègue pas encore rentré de vacances, et même si le séjour était court (et studieux) j'étais très enthousiaste à l'idée de découvrir la Norvège.

Arrivant la veille de ma réunion à 23 heures, j'ai réservé un hôtel à proximité de mon lieu de réunion. J'ai failli le regretter car il s'agissait d'une zone industrielle pas folichonne, et comme il fait jour jusque très tard, j'aurais pu réserver dans le centre de Stavanger et profiter de la toute fin de soirée encore claire pour visiter le centre.

Finalement, j'ai fait contre mauvaise fortune bon cœur, j'ai abusé de google map et de google street view et me suis finalement rendu compte qu'il y avait un fjord à 10 minutes à pieds de mon lieu de réunion. Je me suis donc levée bien en avance, j'ai pris mes cliques, mes claques et après un (pas) bon petit déjeuner, je me suis mise en route sous la pluie.

Je suis arrivée dans une charmante petite banlieue probablement assez quelconque pour un norvégien, fort sympathique de mon point de vue, et probablement très hygge, puisque c'est le mot à la mode. C'est très fleuri, avec entre autres des rhododendrons de fou à chaque coin de rue. Derrière, il y a... la plage, en toute simplicité.

 Des rhododendrons à tous les coins de rue, des barbecues, des aires de jeu et la plage au fond: les gens sont vraiment très mal installés! 

Bon, pendant que je me baladais, il pleuvait, ce qui explique la couleur grisâtre des photos, mais n'étant pas sûre de revenir de sitôt, je me suis dit qu'il fallait quand même que je trempe mes pieds dans le fjord.


Comme il ne faisait pas très chaud, j'ai mis mes pieds dans l'eau sans aucun problème. Par contre, le temps de prendre une photo et d'envoyer un texto au monde entier pour annoncer que j'étais les pieds dans un fjord norvégien, ça commençait à piquer un peu. 


Deux vues de ma "jolie plage": côté pile, une jolie banlieue de rêve, 
côté face, une usine de je ne sais trop quoi. 

Je suis donc sortie de l'eau. Arrivée à ce point, je vous laisse imaginer la scène. J'avais mon ordinateur de working woman en bandoulière et mon appareil photo de touriste autour du cou (l'autochtone qui promenait son chien m'a dévisagée d'un air très suspicieux). Il pleuvait, donc je me suis réfugiée sous un arbre pour m'abriter et remettre mes chaussures tranquillement; bien sûr, je n'avais pas de serviette: je me suis donc vaguement essuyée les pieds sur la pelouse mais j'ai eu du sable entre les orteils pendant tout le reste de la journée! 



Une fois ma réunion terminée (dans la zone industrielle, donc), j'ai sauté dans un taxi pour me rendre dans le centre de Stavanger: j'avais une heure montre en main avant de devoir retourner à l'aéroport. J'ai commencé par le centre historique: Old Stavanger, à côté du port. Il s'agit d'un quartier de charmantes petites ruelles avec des maisons en bois blanches et plein de fleurs (encore). A mon avis, il n'y a pas grand monde qui vit dedans: quelques ateliers d'artistes et c'est tout. Mais c'est bien joli quand même.
Seule ombre au tableau, il y avait aussi plein de touristes: je ne savais pas que Stavanger était aussi touristique. En poussant la balade un peu plus loin, j'ai compris la cause de cette foule: 3 paquebots étaient amarrés dans le port: c'est assez amusant de voir le contraste entre ces bateaux gigantesques et les petites baisons blanches toutes mignonnes.


Le centre-ville, le marché aux merdouilles avec vue sur le port et le petit bateau 
Fugro qui va bien, parce qu'on est quand même dans le pays de l'oil and gas

Encore plus loin, au bout de la rade, il y avait un marché pour les touristes des paquebots (où on peut acheter à peu près les mêmes merdouilles que sous la tour Eiffel ou à Rome). Et encore un peu plus loin, il y avait le "vrai" centre ville pour les vrais Norvégiens. A ce moment là, je n'avais vraiment plus beaucoup de temps et c'est bien dommage car c'est là que la vraie vie Norvégienne semblait se trouver. J'ai quand même réussi à trouver un magasin de laine local, ce qui m'a permis de ramener un écheveau à Adeline dont c'était l'anniversaire.

Ce fut donc court mais je suis bien contente d'y avoir été, et je vais même pouvoir fournir de bon conseils sur le thème "que voir à Stavanger en une heure?". 

samedi 3 juin 2017

Escapade à Manchester

Il y a 2 semaines, j'ai eu l'occasion de me rendre à Manchester pour le travail. Pas très exotique comme destination, mais mon dernier voyage à l'étranger remontant à l'été dernier, je n'allais pas faire la fine bouche: j'ai potassé quelques ressources touristiques et j'ai activé le mode "tourisme" (une chance que nos vendeurs n'aient pas souhaité faire durer les réunions!).

J'ai commencé ma promenade par la modeste bibliothèque universitaire de Manchester: la John Rylands Library. Un très beau bâtiment néogothique; on se croirait dans Harry Potter!
Blague à part, c'est vraiment une BU et il y a des vrais étudiants qui y travaillent! (et aussi un coin pour faire des selfies et poster en direct sur instagram, mais je n'ai pas osé!)

J'ai poursuivi mon chemin et me suis offert un thé matcha chez Cha-Ology, un salon à la japonaise: minimalisme nippon de rigueur, tables basses et tatamis, thé vert un peu partout... Il n'y avait pas de table disponible, c'était bien dommage car j'aurais adoré m'y reposer. J'ai donc commandé un thé au lait glacé à emporter et j'ai pu observer la préparation de ma boisson: bouilloire à température réglable, balance électronique de compétition, gestes précis... Je ne sais pas si tout cela importe, mais c'était beau à regarder et aussi très bon (et donc je me suis ruée dans mon épicerie bio à mon retour pour acheter du match. Je suis faible...)


Je suis passée par le quartier des pubs, où il y a normalement de charmantes maisons historiques. Mais là, surprise: un rassemblement de supporters de foot empêchait de s'y aventurer. Heureusement, j'étais prévenue par mon jeune client fan de foot: c'était soir de match.
J'ai voulu faire la maligne le lendemain en lui racontant que j'avais vu un attroupement de supporters de Manchester tout de bleu vêtus (ben oui: regardez bien la photo: la Police est de la même couleur que les supporters: ils font les choses bien à Manchester!). Mon client ne comprenait rien à ce que je lui racontais, et a bien rigolé quand j'ai fini par lui montrer la photo puisqu'il s'agissait des supporters de l'équipe adverse (des espagnols, je crois)!
Je suis aussi passée par un lieu bobo comme il faut: le Craft and Design Center, installé dans an ancien entrepos rénové situé dans les quartiers nord. L'intérieur est très chouette avec la verrière et les petites boutiques de créateur: on peut discuter un peu avec les artistes et les boutiques sont variées. 

Dans le désordre, j'ai aussi vu pas mal de street art (plus ou moins réussi), un quartier chinois (plus petit mais aussi plu exotique que le notre, et des quais fort agréables à deux pas de mon hotel. 

J'ai fini la journée en beauté avec un high tea bien mérité après le thé infâme de mon hôtel (parfaitement: au hilton, on n'a honte de rien et on sert un thé dégueu). J'ai dégotté un salon de thé dans le thème de Alice au Pays de Merveilles, où j'ai mangé les meilleurs scones de ma vie avec plein de clotted cream. La mondialisation a tué le plaisir de pas mal de produits locaux qu'on trouve maintenant un peu partout, mais certains produits un peu plus confidentiels se trouvent moins facilement: c'est le cas de la clotted cream et j'en ai bien profité! 

vendredi 12 février 2016

Les pâtes du frigo presque vide

J'adore les pâtes. Pourtant, je n'en fais pas très souvent car ça me donne mauvaise conscience: j'ai l'impression que c'est trop facile à préparer et que je pourrais me fouler une peu plus pour présenter un repas. 

Ce soir, le frigo est presque vide, mais j'ai faim. Dans ce genre d'occasion je me donne le droit de faire des pâtes. Parfois, c'est très basique (pâtes, huile d'olive et ail). Mais d'autres fois, le dieu des restes du frigo est avec moi et me permet de cuisiner un plat magique. C'était le cas aujourd'hui.



Ingrédients (pour une personne)
- des pâtes (suivant votre appétit: j'ai dû en mettre 80g)
- de l'assaisonnement du placard: huile d'olive (une cuillère à café), sel, poivre
- des valeurs sûres du congélateur: ail et basilic
- des restes magiques du frigo: une poignée de feves cuites et épluchées, un demi citron, du beaufort

Faire cuire les pâtes selon le mode d'emploi.
Egoutter les pâtes et les remettre dans la casserole. Ajouter l'huile d'olive, l'ail, le basilic et les fèves.
Ajouter quelques goûtes de jus de citron.
Avec une râpe (*), prélever un peu de zeste de citron (un tout petit peu: j'ai fait 5 passage de râpe sur le citron). Bien mélanger.
Servir dans une jolie assiette
Râper enfin un peu de beaufort sur les pâtes (ou beaucoup!)

(*) J'utilise ma râpe microplane, un de mes meilleurs investissements en terme de matériel de cuisine (je n'ai pas d'actions chez eux): elle me permet de râper à peu près n'importe quoi en petite quantité, du fromage au zeste d'agrume (mes utilisation les plus fréquentes) en passant par la noix de muscade ou les carottes.

VERDICT:
Un vrai régal. L'association du zeste de citron avec l'ail et le beaufort est vraiment réussie. C'est assez original pour réjouir mes papilles, tout en gardant le côté régressif d'un plat de pâtes.

dimanche 13 décembre 2015

Autant en emporte le vent.

Cela fait bien longtemps que j'avais prévu de lire Autant en emporte le vent. Depuis mes déplacements à Houston, fin 2012 pour être précise. Il n'y a pas énormément d'attractions touristiques là bas, mais j'ai quand même pu y visiter un certain nombre d'anciennes plantations et ayant fort peu de références américaines elles m'ont fait penser à celle de la famille O'Hara.

J'ai refermé Autant en emporte le vent il y a quelques semaines, et j'avoue que je suis encore émerveillée par la richesse de cette lecture. (en vrai, ça va faire 3 ou 4 mois que je l'ai lu, mais le temps que je relise mon post, que je corrige 2-3 fautes, il s'est écoulé un peu plus de temps...)

Comme tout le monde, je connaissais à peu près l'histoire de Rhett et de Scarlett. Comme dit Emmanuel, "C'est l'histoire d'une fille... pas très sympa qui est amoureuse d'un gars... pas très sympa et ils vivent à une époque... pas très sympa!"


Bref, j'ai fini par trouver le livre à la médiathèque, et par l'emprunter. J'ai été immédiatement séduite par l'écriture de Margaret Mitchell: fluide, avec un dosage idéal à mon goût entre la fiction et les descriptions historiques. Suffisamment littéraire pour être plaisant à lire mais sans n'être que littéraire (sinon, ça me fait penser aux cours de français et je m'ennuie!). 



J'ai adoré la galerie de personnages, en particulier celui de Scarlett. Je gardais du film le souvenir d'une jeune fille coquette et capricieuse, mais en réalité, c'est une femme forte qui trace son chemin très librement pour atteindre son objectif sans se préoccuper des conventions sociales de l'époque. En cela, elle est extrêmement moderne, mais elle reste malgré tout ancrée dans son époque, crédible et attachante.

J'ai découvert un pan de l'histoire américaine que je connais mal (la guerre de sécession et la reconstruction du sud qui a suivi). C'était d'autant plus intéressant que la narration adopte le point de vue des vaincus (avec sans doute un poil de subjectivité puisque Margaret Mitchell est d'origine sudiste mais ça ne retire rien au livre: il faut juste être conscient de ce détail).


Bref, ce fut une lecture lumineuse, dont j'ai pu savourer tant l'histoire que l'écriture. Je n'ai pas vu passer les 1500 pages, et j'en aurais volontiers lu plus. C'est le troisième prix Pulitzer que je lis (un peu par inadvertance!), et je crois bien que la prochaine fois que je voudrai lire un bon roman, j'irai piocher parmi les lauréats de ce prix car je n'ai pas eu de mauvaise surprise jusque là...

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Les quelques photos qui illustrent l'article sont celles que j'ai prises à la Liendo Plantation, pendant mon séjour à Houston fin 2012 et que je n'avais jamais mises sur le blog: il s'agit d'une sorte de festival historique, avec plein d'animations sur la vie dans le Sud au 18-19° siècle (cuisine, médecine, travaux d'aiguille...). On y croise pas mal de figurants en costumes d'époque. Le clou de la journée était une reconstitution d'une bataille de la guerre de Sécession, à grands renforts de fumigènes et de coups de fusil à blanc: assez chouette! J'ai trouvé ces photos tout à fait appropriées pour illustrer mon post!


dimanche 13 septembre 2015

Une soupe pour échapper à son destin

Le vendredi midi, je déjeune seule a la maison. Au début de mon temps partiel, j'avais pensé que ce serait l'occasion de me préparer des petits plats qu'Emmanuel n'apprécie pas trop, mais malheureusement, il y a surtout des restes à finir. C'est ainsi que je me retrouve souvent à manger les fameux restes, agrémentés d'un yaourt périmé oublié au fond du frigo et parfois, de quelques biscuits mollassons qui ont pris l'humidité. C'est triste mais que voulez vous, c'est le destin des mères de famille, pleurez sur mon sort brave gens...

Vendredi dernier, j'ai décidé d'échapper à ce triste destin, et je me suis préparé une soupe repérée sur internet quelques jours plus tôt. 




Ingrédient (pour une mère qui échappe à son destin)
- deux courgettes
- une orange (bio car on utilise le zeste)
- une gousse de cardamome
- deux cuillères à soupe de ricocha
- sel poivre
(note: plus un oignon à la maison. J'ai donc fait l'impasse dessus alors qu'il y en avait dans la recette d'origine)

Zester l'orange et réserver le zeste (je me répète, mais pour ce genre de choses, la micro plane, c'est la vie!)
Couper les courgettes en gros dés et mettre dans une casserole. Ajouter les graines de cardamome (les petites graines, pas la gousse entière!) et le jus de l'orange. Couvrir d'eau à mi-hauteur et mettre à cuire. 
Pendant que la courgette cuit, préparer la ricotta pour garnir la soupe: mélanger une cuillère à soupe de ricotta avec le zeste d'orange (j'ai mis la moitié du zeste de l'orange). Saler, poivrer.
Quand la courgette est cuite (environ 15 minutes), ajouter une cuillère à soupe de ricotta, saler, poivrer et mixer.
Pas question de négliger la présentation: on force le destin jusqu'au bout et on se fait plaisir! Verser la soupe dans une assiette creuse (plus classe qu'un bol) et déposer la ricotta à l'orange sur le dessus. Parsemer d'un peu de zeste et d'herbes fraîches pour faire joli (j'ai mis de la ciboulette).

VERDICT

Je ne savais pas trop à quoi m'attendre avec ce mélange de courgettes, cardamome et orange, mais quand je l'ai vue, j'ai su qu'il fallait que j'essaye (mon flair pour les bonnes recettes...) et une fois encore, mon flair a vu juste: c'était délicieux. Il y avait à la fois la douceur de la ricotta, l'acidité de l'orange et le parfum de la cardamome. 
Je garde la recette pour l'hiver qui vient, à décliner avec les légumes de saison!