Lors de mon dernier séjour à Houston, j'ai privilégié la visite des lieux touristiques les plus emblématiques de Houston: la Nasa, et un ranch. Cette fois, j'ai donc visité des endroits un peu moins évidents, mais quand même très couleur locale. J'ai acheté un guide touristique local, un peu plus complet que le petit-futé acheté en France. Je l'ai longuement feuilleté pour voir quelles étaient les attractions proposées dans le coin. On retrouve pas mal de parcs où l'on peut observer des alligators (l'élevage de chevaux miniatures semble aussi récurrent dans le paysage touristique, mais allez savoir pourquoi, j'ai plutôt opté pour les alligators...)
J'ai donc pris la route pour le Brazos Bend Park, un parc d'Etat recommandé à la fois par le guide et les collègues.
En bonne élève, j'ai fait une première étape au visitor center pour récupérer une carte du parc ainsi que pour recevoir les consignes de sécurité:
1. Un visiteur marche en moyenne 2 miles par heure (soit un peu plus de 3 km/h): il ne faut pas présumer de ses forces. Sachant qu'avec mes grandes jambes et ma démarche de bulldozer, je marche plutôt à 5, voire 6 km/h, j'ai doucement ricané en me disant que les américains sont vraiment lents...
2. On nous prévient également qu'il est sage de prévoir de l'eau et de quoi manger. Sachant que j'ai copieusement petit-déjeuné et qu'on est en milieu de matinée, je continue à ricaner en me disant que j'ai bien le temps de revenir au visitor center avant d'avoir faim.
3. On nous met en garde contre les raton-laveurs: ces bestioles ne manquent pas une occasion de voler de la nourriture aux touristes. On raconte même l'histoire d'un visiteur ayant laissé une banane dans sa voiture, qui a retrouvé sa voiture forcée par un raton-laveur qui avait grignoté tout le caoutchouc autour de la fenêtre pour aller voler la banane. Pour le coup, j'ai arrêté de rire bêtement car j'avais une banane dans ma voiture: je suis donc allée récupérer la-dite banane en me disant que de cette façon, je faisais d'une pierre deux coups: je me prémunissais contre les raton-laveurs (consigne n°3), et j'emmenais un peu à manger (consigne n°2).
(Notons que maintenant, je suis stressée par les pannes de batterie inopinées, les péages, ET les vols de banane par les ratons-laveurs)
J'ai donc pris la route. Le chemin est très bien entretenu: on est loin de la ville et des autoroutes, c'est vrai, mais on n'est pas vraiment dans la nature sauvage. Et heureusement, car mes chaussures que je pensais adaptées à ce genre de balade ont quand même des semelles bien fines...
Pour commencer, j'ai longé un marais. Le paysage ne ressemblait à rien de ce que je connais, et avec la lumière ambiante, je me serais presque crue dans le jeu d'ordinateur, Myst;
Mais contrairement aux mondes de Myst, l'endroit est loin d'être désert: la famille canard y habite, au grand complet... (j'ai pris plein plein plein de photos de canards, de glou-glous en tous genre, mais ça pourrait devenir lassant, donc je n'en mets qu'une seule...)
Il y a aussi leurs cousins-oiseaux qui sont plus difficiles à apercevoir, et encore plus à photographier car ils restent loin des êtres humains et s'envolent dès qu'on les approche trop.
J'ai un peu joué à cache-cache avec celui-là: Il s'est posé une
première fois sur sa branche. Puis il s'est envolé à mon approche.
Puis j'ai reculé en faisant semblant que je ne regardais pas.
Il est revenu sur sa branche, et j'ai pu le prendre en photo
en m'approchant plus doucement.
Lui, j'ai pu l'observer plus longuement: il a bien tourné dans le ciel autour de moi.
J'étais contente, j'ai pris plein de photos... jusqu'à ce que je réalise
qu'il voulait peut-être me manger! Finalement, il a du voir
que la viande était un peu trop vieille et coriace car il a fini par aller voir plus loin.
Contrairement à ce que j'aurais pensé, l'animal le plus difficile à photographier est la tortue d'eau: elle est très craintive et s'enfuit très vite si on approche trop.
Je commençais à me demander où étaient les alligators qu'on m'avait promis. Et puis un peu plus loin sur le chemin, en scrutant l'eau, j'en ai vu un:
Vous le voyez?
Et là, c'est mieux?
En voilà un autre qui paresse sur l'autre rive du marais
Je suis passée à une dizaine de mètres de celui-là.
Finalement, les alligators sont assez difficiles à repérer dans la nature: leur couleur et leur immobilité les camouflent très bien. La plupart de ceux que j'ai vus m'ont été indiqués par d'autres promeneurs. C'est là que la cordialité des américains est bien agréable puisque dès qu'ils voient quelque chose d'intéressant, ils s'empressent de le partager avec leurs voisins. Une mère de famille m'a demandé si j'avais vu l'alligator quelques mètres plus loin, et un monsieur m'a spontanément proposé d'en regarder un autre avec ses jumelles. J'ai tenté de faire preuve de la même gentillesse et j'ai proposé à un monsieur qui se contorsionnait pour se prendre en photo avec un alligator, de prendre la photo pour lui. J'ai préparé une phrase dans mon anglais le plus pur, avec mon plus bel accent. Le monsieur m'a répondu qu'il était français, ce qui est un peu vexant...
Au final, j'ai du faire 4 miles, en... 3 heures, à force de m'arrêter pour observer le paysage, pour prendre des photos, revenir un peu sur mes pas, repartir. Je marche donc plus lentement que la moyenne dont je m'étais moquée au début de la balade... le tout avec des chaussures pas si confortables que ça, et en transpirant à grosse gouttes sous la chaleur: j'avais soif et j'aurais mieux fait d'emporter de l'eau au lieu de ricaner bêtement!
Je suis ensuite retournée au visitor center pour assister à une mini-conférence sur les alligators (à destination des enfants, hein, n'allez pas imaginer des trucs super compliqués). J'ai appris qu'il était important de protéger les alligators car ils sont un élément important de la chaîne alimentaire dans la mesure où ils sont en haut de la chaîne (ce sont des grand prédateurs) mais aussi en bas de la chaîne (beaucoup d'espèces mangent les oeufs d'alligator). Les alligators sont également un sujet de recherche médicale important car ils sont très peu sujets aux infections (alors qu'ils sont souvent blessés et vivent dans un environnement très propice aux infections), et les savants aimeraient comprendre pourquoi.
J'ai aussi pu voir des bébés-alligators et en toucher un. Ce n'est pas aussi impressionnant que Manue qui a pu se baigner avec des caïmans, mais je ne suis pas aussi courageuse qu'elle...
Le bébé alligator est né cet été et il est tout mignon.
Je l'aurais bien adopté pour tenir compagnie à Zaure-Zaure le dinosaure
de ma cuisine, mais une fois adulte, il aurait été un peu trop grand...
Sur le chemin du retour, je voulais m'arrêter dans le centre historique de Rosenberg, où il y a d'après mon guide touristique des "cute little shops". Je m'attendais à quelque chose de la même veine que Old Sacramento, avec des maisons anciennes, un peu de vie, bref, quelque chose de pas forcément merveilleux, mais mignon quand même. Quand mon GPS m'a dit "you have arrived", je ne l'ai pas cru tout de suite. Parce que ce "cute" centre historique ressemble à ça:
Et encore, c'est le seul côté de la rue intéressant: de l'autre côté, c'est moderne et sans intérêt. J'avoue que je suis sortie de la voiture pour prendre la photo uniquement pour la mettre sur mon blog et vous faire rire, sinon, je n'aurais même pas pris cette peine!
Et tu as bien fait de la prendre cette photo !
RépondreSupprimerElle a bien rempli sa mission. :)
La fin de l'aventure est moins terrible que dans les yeux jaunes des crocodiles. Tu joues soft!
RépondreSupprimerJe pense savoir qui a fait le commentaire des yeux jaunes des crocodiles, mais je ne suis pas sûre... (la personne en question ne serait-elle pas allergique à Guillaume Musso?) Bref, ce serait gentil de signer les commentaires si vous voulez que je vous reconnaisse...
RépondreSupprimerL'anonyme des yeux jaunes te fait mille bisous!
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