jeudi 11 octobre 2012

Houston, version bobo

Quand on est une indécrottable bobo comme moi, un déplacement aux États-Unis est source d'inquiétude pour la vie quotidienne: vais-je trouver de quoi me nourrir? (la bobo se nourrit exclusivement de verdure, et l'idée d'engloutir un hamburger industriel la fait frémir...) Vais-je trouver de jolis endroits à visiter? (les zones commerciales, très peu pour moi) Vais-je pouvoir faire un pas dehors sans utiliser la voiture? Bref, je nourrissais quelques craintes car le Texas n'est pas réputé pour être bobo-friendly...

Et pourtant, grâce aux tuyaux de ma collègue et à mon flair affûté, j'ai pu mener ma vie de bobo jusque dans cette contrée si hostile... (Les esprits chagrins sont dispensés de me faire remarquer que mon flair est plus affûte quand il s'agit des trouvailles bobos que de m'orienter!)

Déjà, mon hôtel est bobo-istiquement très bien situé: il est dans un quartier où on peut se déplacer à pied. Vu de France, ça a l'air banal, mais ici, ça ne l'est pas tant que ça. Les bâtiments sont recouverts de pierre et ont de grandes baies vitrées, ce qui donne un aspect léger à l'ensemble. Dans les alentours immédiats de l'hôtel, il y a quelques boutiques mignonnes, des terrasses, un bassin avec des flambeaux et un par-terre en faux (!) gazon. Et il y a aussi des guirlandes lumineuses sur les troncs et les branches des arbres, c'est assez joli. L'ensemble fait un peu Euro-Disney, mais c'est plutôt de bon goût et il est agréable de s'y promener.

La vue de ma chambre d'hôtel: vue plongeante sur le faux gazon et le bassin

La sortie immédiate du parking: j'ai déjà vu pire (et ça ne sent même pas mauvais!)

En bas de l'hôtel, il se passe un truc très bobo le mercredi soir: un "farmers market". Quand j'ai vu les affiches, je frétillais d'impatience en imaginant des étals débordant de légumes colorés, plein de courges parce que c'est bientôt halloween, des fruits bien sucrés, des biscuits artisanaux, du miel... Finalement, il semble que la bobo-itude houstonienne a quelques  progrès à faire car je n'ai rien trouvé de tout ça: juste quelques stands vendant de la pizza vegan, de la nourriture pour les chiens, du vin et des bougies un peu trop colorées pour être en cire d'abeille... Déception. Tant pis, on continue la visite du quartier...

Si on pousse un peu plus loin (toujours à pied, c'est à 500m), on tombe sur une zone commerciale. C'est un peu moins chic, un peu plus Disney, mais sincèrement, c'est quand même pas mal! 

Vous avez déjà vu des zones commerciales avec des statues en bronze, vous?

Là, on est au beau milieu du parking. Je ne sais pas si beaucoup de gens s'asseyent là pour y passer un moment, et d'ailleurs, je ne pense pas qu'il soit très agréable de se poser au beau milieu d'un parking, mais ce genre d'oasis au milieu des voitures est assez agréable à l'oeil...

D'après le Courrier International, il semble que la société américaine est en pleine mutation: la génération Y (les 20-30 ans) se désintéresse d'un mode de vie organisé autour des déplacements en voiture et préfère habiter dans des maisons ou appartement plus petits mais dans des quartiers où ils peuvent se déplacer à pied ou en bicyclette: l'exact contraire des maison que je vous ai montré hier, donc. Le quartier de mon hôtel étant très récent, je me demande s'il ne faut pas y voir une réponse des urbaniste à ce changement de mentalités...

Tout cela est bien beau, mais mon côté bobo hardcore n'était pas rassasié. Hier soir, je suis donc partie en expédition dans un temple bobo: Whole foods Market. C'est une enseigne de magasins bio, un peu comme les Naturalia à Paris, mais là encore, la bobo-itude est aux dimensions américaines: grande, très grande. En clair, je VEUX le même genre de magasins en France. Pour la peine, voilà quelques photos

Des légumes presque aussi beaux que ceux de mon marchand du marché.
Dommage que ma chambre d'hôtel ne soit pas équipée pour cuisiner...

Contrairement aux magasins français, il n'y a pas d'amalgame entre bio/éthique/local
et régime: les pâtisseries peuvent être à la fois bio ET des bombes caloriques.

Le concept de la vente en vrac se développe en France, mais les rayons restent petits.
Ici, on peut acheter en vrac du riz, des pâtes, des biscuits, des lentilles, des amandes... mais aussi du beurre de cacahuète, du miel, des épices... C'est chouette car ça permet de faire plein de tests!

Hi hi, cherchez l'intrus; il n'est ni bio, ni équitable et encore moins local.
Mais les produits français sont tellement chics...

Détail intéressant: j'ai également pu découvrir un légume introuvable en France grâce au salad bar de Whole Foods: le "kale", ou chou frisé en français (mais personne ne connaît la traduction française puisqu'on n'en a pas en France...) 

Le kale: c'est consistant, mais le goût est très doux. J'ai décidé que ce serait ma frustration américaine: Emmanuel a son Burger King introuvable en France, moi, j'aurai mon kale!

Je n'ai pas pu m'empécher de faire quelques emplettes de produits introuvables en France, mais ce serait trop long d'en parler ici: je réserve ça à un post culinaire quand je serai rentrée à Paris...

Pour terminer, parlons de mon dîner, que j'ai dégusté en rédigeant ce post. J'avais peur de passer mon temps à manger des choses pas très recommandables à base de boeuf aux hormones ou d'acides gras trans (et après certaines de mes lectures sur la filière agro-alimentaire américaine, j'ai peur!). Mais non! Ma collègue m'a indiqué un bar à salade à côté du travail où je trouve de quoi tenir l'après midi sans aucune arrière pensée. Je me suis également rendu compte qu'au pied de l'hôtel, il y a un restaurant "4-stars certified green", que nous traduirons pas "restaurant pour petit-pou" parce que je ne sais pas trop ce que ça veut dire: ce n'est ni bio, ni végétarien, mais les produits sont frais, on peut y manger "dairy-free", "gluten-free" et il y a quelques plats végés. Il fallait que je teste. J'ai longuement étudié la carte, j'ai failli prendre un panini aux légumes rôtis, mais je me suis souvenu que j'étais aux Etats-Unis et que je n'avais toujours pas mangé de burger. Je me suis dit que si je rentrais à la maison sans en avoir mangé un seul, quelqu'un me ferait probablement les gros yeux. J'ai donc pris un hamburger classique, mais avec des frites de patate douce, le tout à emporter. C'était délicieux: je peux rentrer chez moi la tête haute: j'ai mangé mon burger!
  

8 commentaires:

  1. J ai trouvé, j ai trouvé c'est la confiotte bonne maman. Je gagne un cadeau dit dit dit ?
    Sinon ton burger m a semblé vraiement appétissant: c'est le reotur de la torture psychologique dite de la brioche sous sa forme houstoniene ?
    Sinon vu d'ici il pleut beaucoup, mon plat a la sauce tomate de ce midi était à moitié froid (miam miam) et ce soir on paie les impots !

    sinon félicitation pour cette salle race de captcha que j ai éminamement de mal a lire (je passe sur la proposition de les écouter tu me vois faire ça au bureau???) mais mon incapacité à les lire est peu etre liée à mon QI dans la moyenne basse ! à méditer !

    RépondreSupprimer
  2. Tu gagnes... toute ma considération! Il faut dire que c'était difficile... Ici, je ne peux pas te torturer avec de la brioche (rien que l'espect fait fuire!) il faut bien que je trouve autre chose...

    RépondreSupprimer
  3. "la bobo se nourrit exclusivement de verdure, et l'idée d'engloutir un hamburger industriel la fait frémir"

    Au contraire! Alors qu'en France 99% des hamburgers sont industriels, ce n'est pas le cas aux USA, pour peu que tu ailles ailleurs que McDo. D'ailleurs, le hamburger que tu as mangé (Félicitations!) le prouve bien.

    RépondreSupprimer
  4. Mouais... En tous cas, 99% de la viande de boeuf américaine est d'origine industrielle, et celle de mon hamburger ne fait probablement pas exception, même si elle est un peu moins industrielle que les autres. Mais j'ai jeté un voile pudique sur ces considérations: c'était bon, et c'est déjà bien.

    RépondreSupprimer
  5. La suite! La suite !
    Tu fais quoi ce week end ? Ta collegue t invite pour une soirée ? Tu te baignes toute nue dans la piscine pendant les heures de fermeture?
    Tu vas chez les cow boys?

    RépondreSupprimer
  6. Je suis encore vivante, mais je n'avais rien d'intéressant à raconter hier soir. Le week end le sera plus: je vais voir une comédie musicale ce soir, chez les coboys demain si j'ai le temps (j'aurai un peu de travail) et à la nasa dimanche (Allo Houston...)
    Ca te fera de la lecture lundi au boulot.

    RépondreSupprimer
  7. Allo Houston ici la terre de France
    De retour de Brunei, je découvre grâce à MA, tes aventures... C'est à la fois frais et... Vert.
    En tout cas, c'est bon d'avoir de tes nouvelles. Il faut continuer.
    Au plaisir de te relire... EP MA

    RépondreSupprimer
  8. Coucou c.est un essai de MA
    Tes aventures sont passionnantes. Merci et Bises

    RépondreSupprimer

Youhou: réussi à desactiver les captcha! Que cela ne vous empêche pas de signer vos commentaires (même avec juste une initiale), sinon, je risque de ne pas vous reconnaître...